mardi 6 octobre 2015

Ressortir avec son ex ou la mini-part de Danny Garcia


En cette matinée où il fait bon rien branler, la page Facebook de Sml. Wheels fait la promotion d'un full clip (selon leurs termes) de Danny Garcia, via un alléchant teaser de 15 secondes. Émulation en salle de réunion, chacun de nos journalistes se rue sur son ordinateur pour prendre connaissance du fameux full clip.

Deux mauvais présages dès l'ouverture de l'onglet, le-dit full clip ne dure que 59s et de surcroit, il est ostentatoirement intitulé "Leisure Wolrd". Et je ne sais pas vous, mais je dois vous avouer que cela faisait déjà quelques temps que l'on se doutait que ce bon vieux D-Gar était passé en mode loisir, du genre je sors la planche qu'après les longs repas de famille pour faire 2-3 pogos histoires d'épater les oncles.

Et c'est là que ça nous a frappé : regarder une part de D-Gar, c'est un peu comme ressortir avec son ex. Le genre d'ex qui nous a fait du mal mais qu'on a toujours des difficultés à repousser. En somme, D-Gar c'est un peu Dylan de Beverly Hills qui viendrait sonner à notre porte un vendredi soir de solitude.

Hey baby, wanna go for a ride ?
On sait que c'est mauvais pour nous, on est déjà retombé dans le panneau et ça n'a rien donné de bon. Donc sur ce coup-là, on le voit arriver à des kilomètres : "Non jeune homme, tu ne m'auras plus avec tes chemises ajustées et tes switch flips affutés. Désormais je suis fort et indépendant !"

Je suis fort et indépendant ... mais doux Jésus, quel leust !
Tentative de rébellion avortée pour nos reporters qui ne tardèrent pas à sortir de leur bureau le regard énamouré. Les lines de D-Gar, aussi simples et épurées soient-elles, sont venues à bout de la déontologie de nos journalistes. Le 3-6 flip est toujours d'une élégance insolente, le curb-game est toujours là et le cuissot est fuselé à souhait. Pour conclure, nous sortons de ce visionnage partagé entre l'extase d'un coït brutal et le sentiment éhonté d'avoir été utilisé pour un vulgaire quickie avec une homme que nous ne reverrons pas de sitôt que nous sortons de ce visionnage.

lundi 5 octobre 2015

Cours de skate à l'ENA ou la skate-culture bradée

L'ENA propose désormais des cours de skate facultatifs au programme depuis Septembre 2015.

La très prestigieuse École National de l'Administration (ENA), qui a vu passer dans ses halls de nombreuses figures politiques d'hier et d'aujourd'hui, a récemment fait le choix surprenant d'intégrer des cours de skateboard dans son programme.
Une décision qui peut prêter à sourire lorsqu'on connaît la nature parfois rétrograde des enseignements qui y sont dispensés : lettres classiques, arithmétique, apprentissage du morse, connaissance de l'environnement administratif français, maîtrise de l'assortiment bretelles/porte-chaussettes, pilotage de Citroën DS, etc.

Bernard Montiel, professeur de skate : "De nos jours, les aspirants politiques doivent être à même de maîtriser les codes de la société contemporaine : réseaux sociaux, culture du buzz et... skateboard."
Après avoir soutenu sa thèse sur le mouvement des skateurs décolorés en blond, Bernard Montiel est entré dans les rangs des enseignants de l'ENA où il forme désormais le futur de la nation.
En tant que professeur de skateboard, spécialité urbaine, il nous explique la raison de ce choix, dans un phrasé directement issu de la skate-culture : "De nos jours, le pouvoir passe par la maîtrise les codes sociétaux. Tweeter, Facebook, Instagram, si vous les maîtrisez, vous êtes là. Au même titre que les réseaux sociaux, le skate est l'un de ces codes. C'est une marque de coolitude. En tant que skateur, que vous soyez tech ou hesh, vous êtes en place. Oklm."

Mécanique bien huilée, la rhétorique de Bernard Montiel est implacable et montre bien les enjeux qu'un passe-temps aussi innocent que le skateboard peut en réalité soulever. C'est précisément ce côté "savamment calculé" que dénoncent certains critiques de skateboard. Ainsi, Yves Noël, journaliste de skate accuse : "Avec l'intrusion du politique dans le skateboard, c'est toute la skate-culture qui se retrouve bradée et souillée ! Il n'y a plus de place pour l'authenticité."

Invité de marque, Alex Olson même est venu enseigner l'art du skitching au jeunes énarques qui ont choisi l'option skate underground.

En effet, même les plus irréductibles milieux du skate ont été infiltrés dans le but de percer et d'étudier leurs us et coutumes. Bernard Montiel s'explique : "Pour préparer mes cours, je me suis immergé dans la skate-culture. J'ai chillé avec le crew underground Magenta, j'ai sauté des palissades de maison avec les Backyard Bandits pour skater des pools, j'ai ruiné ma garde-robe à la javel avec le team Welcome, etc. Grâce à ces connexions, j'ai pu faire appel à des invités de marque pour venir dispenser leur savoir à mes étudiants, comme Alex Olson par exemple".

A la fin de leur curriculum, les énarques se voient remettre un diplôme à part pour le skate. Gage de leur maîtrise des codes skateboardistiques, ce diplôme est avant tout un passeport pour pouvoir intégrer n'importe quel groupe de skateurs et jouir de leur street-cred (crédibilité issue de la fréquentation de la rue), formidable outil de communication en politique.

Deux jeunes énarques, qui ont un peu trop pris leurs cours au sérieux, se font remettre leur diplôme par Marc Haziza en personne.
Un bémol à cet engouement pour le skate à l'ENA cependant :déjà depuis Septembre, certaines dérives liées au skate on été relevées. Plusieurs élèves ont été exclus pour usage de stupéfiants, refus de l'autorité et manquements aux règles d'hygiène élémentaires. Affaire à suivre, donc...

dimanche 4 octobre 2015

Le poids des burgers ou réflexion sur la relation exponentielle entre le style et la masse pondérale


Après plusieurs années d’absence du skate-game, hormis quelques furtives apparitions tournoyant la planche à 360° tout en la faisant vriller, le tout en roulant dans le mauvais sens, Johnny Layton a choisi le puissant média qu'est le Berrics pour nous faire parvenir sa nouvelle production.



Cette part présente de nombreux atouts, notamment dans le recours aux figures basiques effectuées sur des terrains périlleux au péril de son bien-être. Mais surtout, elle nous donne l'occasion de réfléchir sur la relation exponentielle entre le style et la masse pondérale. Remarquez comme le léger embonpoint de notre protagoniste accentue son style et donne plus de poids à ses replaques. A chaque trick replaqué, c'est un boom! qui retentit dans notre cage thoracique, sorte de mini-orgasme qui puise ses ressources dans notre appréhension et nos nerfs :  Mais la board, elle va exploser là ?! Non, mais il va s'écraser comme un vieux burrito ?! Mais ses genoux vont voler en miettes, là ?!

En effet, il semble que la surcharge pondérale de J-Lay lui donne une sorte d'inertie, accentuant ainsi l'impact de ses replaques et dramatisant chaque trick. En sorte, elle lui donne plus de poids, littéralement et figurativement. En y repensant, avez-vous déjà ressenti le même émoi à regarder une crevette comme Brian Peacock se balarguer, aussi douée soit-elle ? L'agilité certaine et la dextérité de ces skateurs minces nous confortent dans la certitude qu'ils arriveront à retomber sur leur planche avec la souplesse d'un chat. Pas d'appréhension particulière à chaque trick comme lorsqu'il s'agit d'un lourdau dépassant le quintal, donc pas d'effet de surprise. Les figures restent incroyables, mais envisageables compte tenu de la maîtrise et corpulence du skateur.

J-Lay, nouvelle égérie de la campagne Let's Move !

Même Michelle Obama s'est emparée de ce raisonnement pour sa campagne nationale Let's Move ! contre l'obésité qui fait toujours des ravages aux Etats-Unis. D'abord dénoncée par l'opinion publique parce que trop paternaliste et trop stricte, Michelle Obama a rapidement vu en J-Lay un moyen de rendre l'exercice physique attirant pour les plus enrobés.

Discours d'intronisation de L-Lay en tant que partenaire de Let's Move!
Nous conclurons cet article par l'ambassadeur du mouvement du heavy-weight-skating, Matt Schlagger, qui illustre avec panache la notion de dramatisation de la replaque.

vendredi 2 octobre 2015

Apolo-Gee ou étude de la Sabotage 4

Malgré le système de notation savamment détaillé des juges de la Street League, il semblerait que le skateboard de rue ne soit pas une science exacte. Alors que le Parc Audiovisuel du skate est quasiment entièrement mobilisé par des vidéos où nous est donnée la sensation que le fun peut faire irruption dans nos vies à chaque coin de rue : un trottoir à slappy, une poubelle posée après un bateau de trottoir, un poteau inclinée, etc., c'est bien une part dans la plus pure tradition du skate de plazza qui aura affolé le skato-applaudimètre de notre rédaction.

  

Dylan Sourbeer. Déjà, rien qu'au nom (sour beer = bière amère, sombres ignares), on aurait dû se douter qu'il se passait quelque chose. D'entrée, l'intro, hommage non dissimulé à Josh Kalis, a plongé notre envoyé spécial à Philadelphie dans des abysses de nostalgie. Mais il y a un twist, alors que Josh Kalis poussait une poussette avec sa fille, Dylan Sourbeer pousse une poussette avec 2 chiards dedans ! Que de pistes d'interprétation pour nos journalistes ! Avons-nous affaire à un homme 2 fois plus fort que Kalis ? Ou a un Kalis 2.0, qui aurait ingéré et digéré le skate early-2000 de Philadelphie pour en proposer une variante actuelle, plus au fait des tendances contemporaines? Que nenni, c'est bien une gangsta-part des familles que nous livre Mr. Bière-Frelatée. Usage de chaussures cupsoles, chansons aux paroles vindicatives clamées par des afro-américains des classes populaires, un choix de tricks et de spots qui sont d'évidents clins d’œil à Brian Wenning , Pappalardo, des replaques dignes d'un homme sûr de sa sexualité; chacune de ces composantes montre bien le laborieux travail d'étude qu'a mené Dylan Sourbeer pour produire une part aussi référencée. 

Dylan, kickin' it with the homies à Love-P.

Dans un clip qui nous aura interpellé, Dylan Sourbeer, assis sur son trône, nous livre son message : tel Notorious B.I.G, il est le nouveau king de la côte est-américaine, et celui qui cherchera à se frotter à lui fera l'objet de sévère représailles et se verra condamné à renter chez lui en tic-tac.

  

La vidéo Sabotage 4 est également remarquable de part la présence d'une full part de Josh Kalis. La rédaction aimerait saluer cet effort et souligner que Kalis reste, malgré les années, un putain-de-G qui nique le bénéf' et fout tout le monde à l'amende. 

"Je suis tellement G que je peux voler  le sac à dos de n'importe qui sur le spot."

Alors que nombre de mecs de son âge ne se sortent même pas les doigts pour une part pour des super-productions de merde type Pretty Sweet et autres daubes, bien qu'ils ont 8 ans pour filmer, le mec sort une full-putain-de-part dans une vidéo indépendante. Boum chakala-kalak. Contrairement à d'autres, il a fallu autre chose que le glamour et les paillettes de Supreme pour le pousser à filmer des tricks ailleurs que dans un park privé installé dans une boîte de conserve géante (i.e. la vidéo Cherry qui a poussé nombre de mecs du Girl camp a sortir skater dans la rue le temps d'un après-midi, pour montrer qu'eux aussi, parfois, ils pouvaient être street, après être passés au Starbucks local se prendre un Frappuccino-Mocchaccino, bouché tous les cracks au bondo, tweeté leur géolocalisation, instagrammé tous leurs essais, et poké leurs connards de 300.000 amis Facebook, bien entendu). 

Même en session, Mike Carroll n'oublie pas de promouvoir ses hauts-parleurs Beats X Pretty Sweet. 
Pas très G.

samedi 25 juillet 2015

Le skate aux JO et l'épreuve des figures imposées



Bonjour à tous, ça fait une paye, 

Il va sans dire que si vous faites partie des personnes de bon goût qui consultent ce blog, fort est à parier que vous êtes vous-mêmes un aficionado d'une certaine pratique du skateboard où l'esthétique, la volupté voir la transcendance priment sur la performance sportive.

Vous n'êtes donc pas insensible au débat qui (r)anime la skatosphère en ce moment, à savoir la présence ou non du skateboard au Jeux Olympiques. Devons-nous faire un pas de plus dans la course à la compétitivité ? Est-il indispensable qu'un des derniers espaces de libre expression qu'est le street skate soit lui aussi corrompu, standardisé ?

Lorsqu'on évoque les Jeux Olympiques, cela convoque immédiatement dans notre imaginaire des images de gloire et de petits pénis s'agitant aux yeux de la plèbe.

Corps musclés et zizis virevoltants

Mais juxtaposez le terme "skate" à coté de "JO" et de suite votre inconscient se mettra à produire des visions d'horreur peuplées de "Flying Tomato" et de gens d'âge mûr qu'on ne connait pas et qui n'ont pas skaté depuis plus d'une décennie qui sourient sur des photos.

Shaun White, son autocollant Hewlett Packard et des gens qui n'ont jamais fait de skate.

Comme l'a dit un jour un chanteur populaire à cuissardes "Vous, ronds de cuir, ne nous aurez pas !" En effet, la skatosphère n'est pas dupe, et s'est même organisée pour autre chose que l'achat d'une boulette : une pétition a été lancée et vous pouvez d'ores et déja la signer ici -> http://www.thepetitionsite.com/takeaction/656/763/888/

Avant de vous jetez sur cette pétition et de faire quelque chose que vous pourriez regretter, prenez tout de même le temps de lire la suite de cette article. Le Comité Officiel délégué à la définition des épreuves du skate s'est déclaré dans une interview du Times Sports Supplement "soucieux de montrer son intérêt pour le skate de rue". Aussi, ils ont décidé de créer une épreuve spécialement calibrée pour la pratique du skate artistique en milieu urbain : l'épreuve de figures imposées.

Le comité délégué au skate, choisi de manière impartiale et indépendant de toute marque.

Pour ce faire, après étude d'un large panel de vidéos underground, une sélection de figure imposées a été élaborée et celle-ci devra être exécutée par chaque skateur. Aux juges du Comité Officiel ensuite de définir celui qui les exécutera le mieux, et qui sera donc le plus un artiste de la planche. Précisons que les juges sont totalement impartiaux et qu'ils veulent promouvoir la diversité des pratiques du skate, en marge de toute tendance ou mode, qu'ils jugent néfaste aux génie créatif des skateurs.

Le skate étant un mode de vie, la liste des figures imposées concernent autant les manœuvres sur la planche que l'attitude. Ainsi, ont été arrêtées les figures imposées suivantes :

  • le slappy fs nose slide 270 out
  • le soufflage de fumée sur le fish-eye
  • le port de pantalon camo
  • le no-comply 180 systématique en fin de line
  • le power slide en terrain non-descendant, appareil argentique en bandoulière
  • le tricks par dessus le SDF qui fait un malaise, sommet de la street cred'. Ou du moins, échange verbal ironique avec une personne au plus bas de l'échelle sociale.
  • port du t-shirt rentré dans le 501 délavé (avec vérification si le t-shirt n'est pas sorti du pantalon à la fin de l'épreuve)
  • le wall-ride nollie out (quand même!!) sur un bus
  • le moulinage de bras plus que nécessaire, point bonus pour les skateurs qui se mettent à la faire de manière soudaine après 10 ans de carrière
  • la consultation d' Instagram en fumant des roulées pendant la moitié du temps imparti
  • l'écoute d'un disque format vinyle en introduction de part

Autant dire que notre rédaction a été agréablement surprise par ces prises de position radicales du Comité Officiel délégué au skate. C'est donc après mure réflexion que nous avons décidé de nous faire les portes-paroles du skate aux JO car une telle épreuve pourrait permettre aux kids (et aux moins kids) des quatre coins du monde de laisser parler leur imagination et leur créativité en reproduisant à la lettre les figures et l'attitude de leurs stars préférées. Nous sommes conscients que c'est un pas difficile à franchir pour un milieu aussi core que le skate, mais avec l'aide de nos nouveaux amis de notre bandeau publicitaire, nous avons le sentiment que cette transition se fera tout en douceur...



vendredi 16 janvier 2015

Petite séance de skate-vidéo entre amis normaux

Toutes les semaines, c'est la même routine, vos amis normaux vous convoquent dans un bar branché pour aller boire des mojitos hors de prix et tenter de danser le bassin collé à quelque demoiselle coopérante. Et chaque semaine, vous sortez la même excuse, partagé entre fierté et un étrange sentiment de berner quelqu'un : « Non désolé, je peux pas, je dois aller filmer du skate ».



Le mojito à 10€, gage de votre normalité
    Parce que oui, voilà plusieurs moi que vous et vos skate-sauces vous êtes lancés dans l'aventure de la vidéo de skate indépendante à vocation urbaine. Chaque week-end vous sortez skater jusqu'à pas d'heure, sessions qui se finissent très souvent à skater un bout de trottoir avec un pack de houblon en bouteille. Vous avez à votre actif 14 clips de slappys et 12 de wallies et vous repoussez encore et encore le moment de filmer votre hammer de fin de part (« Nan, mais tu comprends, j'ai pas envie de me blesser alors qu'il nous reste un mois de filming, je me jetterai plus tard ! »). Alors quelque part, dans un recoin obscur de vôtre âme, vous vous sentez un peu illégitime lorsque vous annoncez de manière très officielle à vos amis normaux que vous devez aller filmer. La peur d'un retour de bâton vous chatouille la nuque à chaque  fois que vous songez au moment où il faudra montrer le fruit de votre labeur à ces gens.

    Et puis un jour, vous ne pouvez plus y couper. La première a déjà eu lieu entre skateurs, votre minute et demi a été acclamée (surtout par vos potes il faut dire, et un mec dans le fond qui criait « yes papa ! » religieusement toutes les quinze secondes). Mais voilà, vous avez été invité à un apéro dînatoire bien sous tout rapport, et l'on vous a demandé, sommé serait plus juste, étant donnée l'expectative de la part de vous amis normaux, d'amener ce joyau de l'underground qu'est la vidéo indépendante à laquelle vous avez  pris part.    


Apéros de simples d'esprits non-initiés au subtilités de l'underground
Fébrile, vous sortez le DVD de sa jaquette, le glissez dans le lecteur, tentez un dernière fois de prétendre à un problème de connectique, rapidement résolu par votre ami normal féru de technologie Apple, puis résigné, vous vous résolvez à appuyer sur play mû par un sentiment similaire à celui d'un mauvais élève qui rapporterait son bulletin à ses parents. 

    Il vaut savoir que depuis tout ce temps où vous dites à vos amis normaux que vous allez vous faire filmer en train de skater, une sorte de mythe s'est peu à peu créé autour de votre personne. Chacun y puise de sa connaissance des sports extrêmes, mais vos amis vous conçoivent comme un casse-cou trompe-la-mort à mi-chemin entre Nyjah Huston et Tony Hawk, pendant que votre ami qui skatait avec vous au collège sait bien que depuis le temps, vous vous envoyé sûrement des rails de 15 marches à la Jamie Thomas. 


Great Expectations
    Très vite donc, le malaise s'installe pendant la projection alors que vos prouesses et celles de vos skate-sauces ne répondent pas aux exigences boostées à la sauce MTV de vos amis normaux. D'abord abasourdis par le manque évident de prise de risque, une éternelle minute s'écoulera dans un silence pesant, puis ils se rappelleront très vite les règles de la politesse et se forceront à pousser d'enthousiastes « waouh ! », et toujours ce « yes papa ! » qui décidément semble revenir comme un refrain amer dans votre existence. Viendront ensuite des commentaires plus élaborés sur la hauteur des trois marches que vous fire-crackez  ou encore sur votre hammer de fin de part : un boardslide sur un rail de 5 marches, avec un moulinage des bras et une longueur de pantalon digne de Sean Pablo : « Dis donc, t'as dû déjà te casser un truc non ? », « Et c'est tout fait du premier coup, c'est ça ? ». Vous suez déjà à grosses gouttes, vos réponses monosyllabiques trahissent votre gêne et vous vous retrouvez à balbutier malgré vous « On a décidé de rien mettre d'impressionnant pour montrer les joies simples du skate, vous voyez ? » Ouf, cette habile pirouette langagière vous sortira du pétrin.

    Cependant, vos amis normaux ne sont que partiellement dupes, et cette séance leur laissera un amer goût te trahison qu'ils s'empresseront de faire disparaître en enfournant de petites boules au wazabi. Très vite l'on se détournera alors de vous, on ne vous proposera plus le plat avec les petits fours miel-chèvre, on ne rira plus à vos joutes verbales, en d'autres termes, vous serez progressivement néanmoins sûrement ostracisé de votre groupe d'amis normaux. 
Les affres de la solitudes parmi les communs (Lotophage)

Puis, l'âme en peine, vers 23h, vous consulterez les 2cm² de l'écran de votre téléphone qui ne sont pas brisés par vos chutes à répétition pour y lire un texto de vos skate-sauces : « Yo, skate ? ». Alors, à pas feutrés, vous vous lèverez, prétextant un besoin urgent à soulager, vous irez dans le couloir récupérer votre planche et votre manteau et vous glisserez discrètement hors de l'appartement, dévalerez les marches quatre à quatre avant de vous élancez dans la rue, sous la nuit étoilez, poussant comme un tabanar pour rejoindre vos skate-sauces qui ont déjà entamé un pack et trouver un nouveau trottoir à slappy. Ils n'ont même pas pris la caméra cette fois.

samedi 3 janvier 2015

Tchi Entertainment



Tchi est une jeune société de production off-shore, prestataire de La Lodge pour les productions audiovisuelles. Aussi, c'est avec une joie non-dissimulée que nous vous faisons part de leurs premières productions, aux effets spéciaux soignés et à la bande son irréprochable !


si si from tchi on Vimeo.

Converses Chuck Taylor et magouilles politiques : les coulisses de la mode

Cool kids


Phénomène fashion de ces deux dernières années au sein de la skatosphère, la Converse Chuck Taylor semble être redevenue, après une absence de 20 ans, l'une des chaussures incontournables à skater. L'une des raisons de sa disparition à la fin des années 80 était sa semelle alors trop fine pour être adaptée à une pratique de plus en plus orientée street, où les impacts et chocs sur pieds et chevilles devenaient proportionnellement plus violents.

Nos envoyés spéciaux à New York, épicentre de la mode, ont décidé de se pencher plus sérieusement sur cette mode. Aussi, ils ont pu rencontré deux des ambassadeurs de ce phénomène, Sean Pablo et Sage Elsesser, pour mieux comprendre les origines de ce renouveau. Les deux skateurs nous ont gracieusement accordé une interview, nous on fait découvrir une partie de leur monde. Cependant, au cours de notre rigoureuse investigation et entre deux tacos, nous sommes tombés sur un complot politique qui remonte jusqu'aux têtes pensantes du Parti républicain. Lumière sur le scandale.

Sage Elsesser et Sean Pablo ont fait l'école buissonnière pour nous faire découvrir leur mode de vie new-yorkais

En effet, nos ventripotents reporters vont vous prouver que Sean Pablo et Sage Elsesser sont impliqués dans une complot visant à mettre à mal le système d'assurance maladie MEDICARE, afin de persuader l'opinion publique de la non-viabilité de la sécurité sociale et mettre à mal la politique de Barrack Obama.

Aux États-Unis, le skate-board est le deuxième sport le plus pratiqué. Cela signifie un marché de millions de consommateurs. Pour des marques de textiles ou de chaussures, cette donnée a été depuis bien longtemps prise en compte dans le choix de leur clients-cibles. Cependant, des millions de skateurs constituent autant d'usagers potentiels du système d'assurance maladie MEDICAIRE.

Nous avons rencontré Reince Priebus, président du Parti républicain, qui s'est livré à des confessions une fois en état d'ébriété avancée. Dieu merci, nos reporters n'en sont pas à leur coup d'essai  et on fait marcher les dictaphones.

L'un de nos envoyés spéciaux portés sur la boisson a rencontré Reince Priebus, actuel président du Parti républicain américain, dans un bar et il est parvenu à lui soutirer des informations en le faisant boire du whisky hors de prix.  Les yeux embués, Reince Priebus nous a avoué être personnellement entré en contact avec les deux jeunes pour leur proposer un marché sordide. Moyennant une juteuse compensation, il les a convaincu d'apparaître en public toujours chaussés de Converses Chuck Taylor.

De juteux contrats et enjeux politiques pèsent désormais sur les frêles épaules des 2 jeunes skateurs
Quel lien avec MEDICARE nous demanderez-vous ? Eh bien, connaissant la propension des skateurs à imiter leurs idoles, en poussant les 2 stars à porter les fameuses chaussures à semelles fines, Reince Priebus condamne ainsi des millions de pratiquants à souffrir d'hématomes douloureux sous la voute plantaire (aussi appelés "le syndrome Chucky" ) et à réclamer une aide financière de MEDICARE pour des soins médicaux. La conséquence est logique : confronté à des demandes d'indemnisations trop nombreuses, MEDICARE est condamné à une implosion certaine, faisant tomber ainsi le président démocrate Obama en disgrâce auprès de l'opinion public américain.

Un jeune pratiquant, victime du syndrome de Chucky, après 15 min de flat.

De lourdes responsabilités pour de si jeunes skateurs qui pour autant n'ont pas perdu le simple plaisir de pratiquer entre amis, loin des obligations mercantiles. Nous avons d'ailleurs eu le plaisir de partager une session avec eux, sur un spot à l'abri des regards. Quelle ne fut pas notre surprise de les découvrir affublés d'une paire de chaussures de skate au rembourrage plus élaboré, quoique stylistiquement moins à la page. Function over fashion.

Cliché de Sean Pablo volé au cours d'une session. Se croyant à l'abri des caméras, le jeune prodige sort une paire de D3 de son sac à dos et nous annonce "Enfin, fini la torture, on va pouvoir skater maintenant !"


Le roll-on grind, symptôme d'une génération de feignasses

  Lylian Fev, roll-on fs crook  https://soloskatemag.com/lilian-fev-unique-relique-from-paris   Phénomène observable depuis maintenant plusi...