mercredi 26 décembre 2012

Les fondations du Palace s'éffritent...

Environ deux année auparavant, cris de joie et autres "hourras" s'élevaient des bureaux de La Lodge à la découverte de ce clip vidéo :
Une vague de fraîcheur débarquait sur le continent européen comme nul n'en avait vu auparavant. Une esthétique bien particulière, décidément ancrée dans les îles britanniques, à contrario de Blueprint qui à la même époque s'ouvrait de plus en plus sur l'Europe et les USA. La touche musicale de The XX apportait un soupçon de mystère que la caméra VHS ne faisant qu'accentuer. Qui filme ? Où ? Quand ? Avec Olly Todd et Charlie Young en chefs de file, Palace était parti pour faire des merveilles et conquérir le cœur des férus de briquettes rouges et autres trottoirs rugueux. Quelques années plus tard, effectivement la conquête fut achevée.
Mais à quel prix ?

Poésie et mystère ont été remplacés par du hip-hop agressif et puéril de mauvaise qualité qui ne plaît qu'à l'adolescent de classe moyenne en quête de crédibilité ou à ces nombreux skateurs au corps d'adulte mais au cerveau ratatiné par la beuh qui s'expriment essentiellement en onomatopées ("chiozo", diraient-ils). Olly Todd et Charlie Young ont peu à peu disparu des clips, pour être remplacés par des poètes de la planche tels que Karim "potato bag" Bakhtaoui, qui, ne le nions pas, a une pop de chacal mais la finesse de Josh Kasper. La Lodge déplore grandement cet abandon à la vulgarité, et milite pour un retour à la raison chez Palace. ô grands patrons de chez Palace, remettez vous en quête ces génies au teint palot qui jadis donnèrent au skate anglais ses lettres de noblesse ! Le déclin s'est même répandu jusque dans leur catalogue de produits :


A la découverte de ces graphismes nauséabonds, les quelques rires de nos journalistes se perdent vite dans les sanglots d'angoisse. Et si la magie britannique n'opérait plus ? Et si finalement, nos camarades d'outre-manche avaient perdu cette étincelle qui transformait le moindre de leur excrément en pépite de poésie déprimante et apaisante à la fois ? (voir ci-dessous)


Il semblerait donc qu'après la trouvaille d'un logo qui a frappé les esprits, les graphistes de Palace aient décidé de se toucher sérieusement la nouille. Un mode de vie qui n'est certainement pas celui de leur comptable qui n'hésite pas à faire payer le skateur au mode de vie ghetto la modique somme de £60 pour une casquette ou encore £149 pour une chemise. Parodie de mauvais goût du logo Chanel, co-branding avec Umbro, la moitié du team qui file se saper chez Krew, nombreux sont les faux-pas de Palace qui est passé en quelques années du statut d'icône de l'esthétisme en matière de skate européen à un groupe de "chavs" beuglant en permanence avec la même finesse que le team DGK lors d'une avant-première... C'est en proie à une grande déception que les journalistes se voient obligés de retirer leur triple A à Palace Skateboards. Bien que la qualité des productions matérielles et visuelles de Palace soit en chute libre, on ne peut que saluer leur sens aigu du marketing. Aussi, on peut être sûr que les T-shirts Palace seront un des top-sellers parmi les skateurs pré-pubères ce Noël, au même titre que les chaussettes cannabis HUF, à 50€ la paire. Heureusement que nous autres skateurs somme libres de toutes considérations matérielles et désirs de se conformer. Ouf.

mercredi 7 novembre 2012

Les deux visages de Janus / Bordeaux Exposure

Notre éminent correspondant et confrère, Julien Januszkiewicz s'apprête à sortir sa seconde vidéo "Bordeaux Exposure". Clin d’œil énorme à l'épopée urbaine filmée par Dan Wolfe dans les ruelles de Philadelphie, New York et Washington DC, la Eastern Exposure 3.


La Eastern Exposure 3, sortie en 1996 (?) prenait à contre-pied toutes les vidéos Girl. Une antithèse du skate lent et technique, où la monotonie des school-yards américaines volait en éclat face à la dimension street life que les trottoirs de la East Coast des Etats Unis offraient. Alors que pour les grands orateurs, la Eastern Exposure 3 était un exercice de style, le retour à une simplicité des mouvements skateboardistiques, une avancée vers un certain minimalisme ; nous autres, gros sacs, étions surtout ravis de voir qu'on pouvait à nouveau faire du skate sans avoir à être très tech. Au demeurant, il était intéressant voir que les trottoirs défoncés et les plaques d'égouts de notre bled de plouc prenaient une toute autre dimension.

Pour en revenir à notre, cher Janus, c'est cet esprit là qu'il a souhaité perpétuer avec cette seconde production visuelle. Nous entendons déjà nos confrères progressistes de Charlie Hebdo hurler au conservatisme béat. Il est vrai que l'on pourrait se laisser à penser que cet opus visuel ne serait qu'une ode nostalgique à une époque désormais enfouie sous des émission de skate TV réalité, des contests Street League et autres Chaz Ortiz.
Jeune papa, compagnon modèle et employé du mois, Janus semble pourtant avoir un futur prometteur. Alors pourquoi ce besoin de se compromettre avec de vulgaires skatos, sans doute un désir régressif ?



Il semble d'ores et déjà que la mythologie romaine, comme bien souvent, nous apporte la clef du mystère. Janus était une divinité romaine à deux visages, le dieu des commencements et des choix. Un visage tourné vers l'avenir et un visage tournée vers le passé. Tout comme notre Janus à nous finalement, puisant son inspiration dans les vidéos 90s qui ont rythmé son adolescence, il est résolument tourné vers le futur. Il filme la génération montante, pousse la vieille génération à se renouveler, le tout en proposant un nouveau projet qui fédère tout le monde. A l'instar du divin Janus, notre Julien personnifie à lui seul le croisement de deux routes : celle de l'homme et père responsable tourné vers le futur, et celle de l'éternel enfant jouant sur sa planche pour qui le passé est un refuge confortable. Jetez un coup d'oeil à "Bordeaux Exposure" lorsqu'elle sortira et vous verrez à quel point il s'en sort bien lorsqu'il s'agit de conjuguer ces deux rôles pas toujours compatibles...
 Nous nous sommes tous de même entretenus avec l'homme pour en savoir plus.


http://annbourgogne.files.wordpress.com/2010/01/janus-dimon.jpg
 Janus, divinité romano-skatos


Peux-tu présenter le projet de Bordeaux Exposure ?
C’est un projet court d’environ 10 minutes sur Bordeaux et sa scène avec pas vraiment de part mais plus un random de skaters connus et moins connus (environ une trentaine). Le tout mêlera footage en HD noir et blanc et super 8 avec des ambiances différentes selon le style de skate.  Je pense sortir ça vers Décembre car après je quitte Bordeaux pour habiter à Genève à cause du travail. La vidéo est supporté par Popular Skateshop, Skate Pound, Magenta skateboards, Prizefightercutlery et Adidas Skateboarding. Stay tuned!
Depuis combien de temps filmes-tu ?
Je filme vraiment depuis 4 ans et pour ce projet depuis fin 2011 avec tout mes homies!
N'est-ce pas un peu "mission impossible" que de rencarder tous les skateurs de Bordeaux pour filmer un trick ?
Aha, en fait ça dépend qui, il y en a qui seront surchaud  et ce sera très facile d’avoir des images et d’autres qu’il faut driver jusqu’au spot avec le pack d’heineken pour la motive!
Léo Valls

Une anecdote de filming ?
Ah oui j’en ai une, le filming d’un trick qui ne rentre pas à plusieurs reprises et sur plusieurs jours, jusqu’au moment où ça rentre et malheureusement tu rembobines la cassette pour matter le footage et tu réenregistres par dessus! la haine...
Lorsque tu filmes, est-ce que tu laisses le skateur choisir ses spots, ou as-tu tendance à le conseiller, histoire de trouver l'image la plus intéressante à faire ?
 Il y a un peu des deux et je dirais que ça dépend qui tu as en face de toi. il y a des skaters qui ont des idées très précises du spot et tricks à faire et d’autres qu’il faudra stimuler un peu plus et chercher un spot adéquat pour le genre de tricks ou style de skate qu’ils pratiquent.
Ou aussi, on fait des sessions tous ensemble sur un spot et ça filme dès qu’il y a quelque chose d’intéressant, je dirais que c’est le plus kiffant, c’est naturel, et il n’y a pas de prise de tête.

Antoine "Bran" Roussel

Top 3

3 vidéos de référence : 
Mouse
Alien workshop photosynthesis
Habitat Mosaic

3 vidéo françaises de référence :
Minuit
Microscosme de Magenta
Frame by Frame

3 skateurs qui mettent la motive :
Bobby Puleo pour les spots qu’il ride
Brian Delatorre, le skate moderne que j’aime
Gino Ianucci, meilleur steez!

3 mecs inconnus qui gagneraient à être filmés plus souvent :
Léon Latecoere, gros potentiel !
Edouard Depaz

Antoine de Lassée

samedi 3 novembre 2012

Partenariat commercial entre Zered "Doc Z" Bassett et Expedition One


La news est tombée il y a quelques jours de cela : Zered Bassett, natif du Massachusetts mais pur produit des ruelles new-yorkaises a trouvé refuge chez la très humble et fresh marque, j'ai nommé Expedtion One. La nouvelle a eu l'effet d'une bombe dans nos bureaux.


Les bureaux de La Lodge à l'annonce du transfert de Zered Bassett chez Expedition One.

Pour tout vous dire, nous ne sommes pas vraiment fâchés de ce partenariat commercial. Expedition One fait partie de ces marques qui ne font pas trop de vagues mais qui auraient tout à fait les moyens de le faire. Des graphismes toujours fresh, sans verser dans le registre "gangter en carton" comme le fait DGK ; un team composé de Joey Pepper, Ryan Gallant, Enrique Lorenzo, Matt Miller, etc. Autant dire des mecs qu'on ne voit pas si souvent, mais qui sortent toujours des images avec du skate de qualité. On taira l'entrée de Matt Miller dans le circuit de compétition de la Ligue de la Rue.

Quant à l’intéressé, du haut de ses 26 ans, il en parait certes 42. Une calvitie naissante couverte en permanence par un couvre-chef Red Bull. A priori pas de quoi intéresser nos journalistes. Et pourtant, lorsqu'on y regarde de plus près, Zered Basset fait partie des icônes new-yorkaises qui ont ouvert la voix sur de nombreux spot, et ce depuis plus de 10 ans. A l'instar d'un Bobby Puleo ou d'un Anthony Pappalardo, Zered dépucèle des spots armé de son bâton à roulettes. A contrario cependant, il ne nous sabre pas les couilles avec des interviews de rageux pour nous dire à quel point son skate est différent des autres, ou à quel point les skateurs de NY lui sont redevables. Zered attaquera avec la même envie une obscure cellar-door ou un spot ultra-connu. Et il est fort à parier que dans les deux cas il en ressortira un trick intéressant à regarder.

Et c'est cette humilité que l'on appréciera tout particulièrement à La Lodge. Alors oui, Zered ne nous provoquera jamais des papillons dans le ventre comme  chaque pousson d'un Gino, ou chaque photo d'un Joey Pepper. Cepdendant, sa propension à s'attaquer à des spots négligés des autres sans en faire tout un foin, sa capacité à se sortir les doigts pour pondre des hammers de bonne facture seront toujours des éléments que nous saluerons volontiers chez un skateur.

Trinquons au Red Bull à sa santé !







mercredi 31 octobre 2012

De la présence des quotas raciaux dans le skateboard




Alex Davis from HabitatSkateboards on Vimeo.

Pour ce qui est des élections présidentielles américaines, au sein des bureaux de La Lodge, on ne va pas vous le cacher, on est pro-Mitt Romney. Nous, abroger l'avortement, le mormonisme, la peine de mort, avoir le droit de payer un bras pour ses médicaments, ça nous botte à mort. Alors forcément, avec ces culs terreux de Libération à l'étage du dessous et ces ploucs de Charlie Hebdo à l'étage du dessus, ça fait jaser.

Aussi, il n'est pas rare d'entendre un de nos confrères bien-pensants déclamer à qui veut l'entendre que "Ouiiii, les mecs de chez La Lodge, c'est des gros fachos, ils z'aiment pas les noirs!"

Soit.

Nous avons donc décider de réagir en prenant, comme nous l'avons déjà fait moult fois, tout le monde à contre-pied. Nous avons instauré un quota de skateur afro-américains à paraitre chaque mois dans notre feuille de choux.

Au journaliste bien pensant de s'exclamer "Quoi ??? Afro-américains ??? Et nos skateurs français alors ??" Non mais, vous voulez pas qu'on mette des photos de Jonathan Jean Philippe aussi ?! Avec son pull fluo et casque audio aux couleurs pastels ? Autant se saborder de suite plutôt que d'attendre une morte lente et certaine en agonisant, les yeux brûlés par ces hérésies vestimentaires et stylistiques.

Je digresse.

Toujours est-il que c'est dans cette optique, et celle-là seule, que nous avons décidé de publier cette vidéo
du résident de Cincinnati, j'ai nommé Alex Davis.



Outre le désir de réaffirmer le partenariat commercial qu'il existe entre Alex Davis et la marque des skateurs qui boivent du café et jouent de la guitare, cette vidéo nous rappelle également la définition du mot "style". Alex va vite, sur des endroits où il faut pousser quatre fois normalement. A contrario des gens que le commun des mortels qualifie de "stylés", Alex ne suit pas le modèle prédominant d'exécution des tricks, il skate d'une manière qui lui est propre et s'autorise à laisser parler son corps plutôt que de calquer ses mouvements sur les autres. Et ça marche. Au passage il est intéressant de noter le gouffre social qu'il existe entre Alex Davis et ses team-mates blancs de Habitat. Pendant que ces derniers passent leurs journées sur les terrasses des cafés à siroter du café commerce équitable et jouer de la gratte avec des pantalons coupés aux genoux, Alex Davis travaille dur dans les rues humides et obscure de l'Ohio et gagne sa croûte à la sueur de son front plutôt qu'à la sueur émanant de ses mocassins portés sans chaussettes comme le fait son collègue Austyn Gilette.

 Mais c'est qu'on tomberait presque dans le socialisme chez La Lodge tiens...

mardi 6 mars 2012

Celui qui montait les trottoirs mieux que les autres

Chez La Lodge, c'est bien connu, on est aigri.
Aigri par la démocratisation du skate, par le nombre croissant de chérubins indignes qui viennent se vautrer sur notre chemin lorsque l'on se livre à une "line bien 90s" au skatepark, et surtout, parce que ces enfoirés commencent à être meilleur que nous.
C'est pourquoi, pour sauver ce qu'il reste de notre diginité, nous avons fréquemment recours à ce fameux mécanisme de défense qui consiste à dire : "Oui, non mais, je préfère voir Mark Gonzales monter un trottoir plutôt que de voir ****** slider sur 20 mètres." C'est une réplique de vieux con, je vous l'accorde. Cependant l'argument se défend lorsqu'on voit qu'il suffit parfois à Mark Gonzales de faire une fs ollie en rampe pour que la photo devienne un "instant classic", et ce, dans une ère où l'unité de longueur d'un back tail n'est plus le centimètre, mais le décamètre. Preuve à l'appui :




Il semble donc que c'est dans cette optique que le ollie de la pub Krooked a été photographié.
L'élégance du Gonz combinée au minimalisme et à l'intemporalité du ollie semblait être la recette pafaite. Eh bien sachez que la recette ne fait pas le cookie. Il semblerait en effet que ce ollie instable et de guingois, dans un costume de Lucas Puig qui plus est, mette un terme à la tyrannie du "Ouais, non mais le trottoir, il le monte mieux que toi c'est tout." En effet, il est de l'avis général que la nouvelle pub Krooked du Gonz est quand même sacrément décevant, et que quite à faire du simple, il aurait au moins pu faire de beau.

ps : insérer "Torey Pudwill" à la place de *****

Le roll-on grind, symptôme d'une génération de feignasses

  Lylian Fev, roll-on fs crook  https://soloskatemag.com/lilian-fev-unique-relique-from-paris   Phénomène observable depuis maintenant plusi...