Dylan Rieder ou l'excursion au musée


La nouvelle pub pour les souliers HUF mettant en scène le bel éphèbe Dylan Rieder a beaucoup fait parler d'elle dans les bureaux cette semaine. Certains de nos chroniqueurs sont restés insensibles au charme de ce Vincent Gallo à roulettes, mais bon nombre d'entre eux ont salué sa prestation scénique et ses performances acrobatiques, clamant qu'il était bon de voir du skate artistique enfin filmé avec brio.

Il est vrai que cette vidéo souligne à quel point le skate est une discipline artistique qui met tous les autres sports à l'amende. Du noir et blanc à Berlin, de la musique qui donne envie de regarder par la fenêtre lorsqu'il pleut et du gigotage de bras digne d'un "Et on fait tourner les serviettes" de mariage en milieu rural. C'est l'impression d'une excursion au musée aux côtés du beau Dylan que nos journalistes ont expérimentée après être ressortis du département audiovisuel des bureaux. Un peu dépassés par les références culturelles disséminées ça et là par l'artiste angelin et berlinois le temps d'un week-end, ils ont cependant senti qu'on s'adressait là à une part de noblesse qu'ils avaient en eux, à un niveau de compréhension du monde de l'art que seuls les skateurs partagent. En effet, digne héritier d'Andy Wharol, Dylan offre une version du skate à mille lieues des vidéos de gueux au sourire niais se high-fivant à tout va qui pullulent sur les réseaux sociaux. Bien heureux les simples d'esprit. Son skate se comprend comme du méta-skate, du skate qui parle du skate, qui convoque ses failles et les cristallise sous l’œil du spectateur, qui hoche la tête d'un air entendu. Dylan voit le monde comme une toile, et propose un skate alternatif et militant, à l'abri des projecteurs du skate-bizz corporate :

Frontside flip contre la médiocrité à l'abri des regard

La foule de chroniqueurs fut particulièrement sensible à l'apparition de la poitrine féminine durant le clip. Alors que les suppositions quant au tour de poitrine de la muse de Dylan fusaient, mon voisin me fit remarquer qu' un autre bel éphèbe du monde du skate, Freddy Gall, avait déjà aussi montré la relation étroite qu'entretenait son skate avec le corps féminin. L'approche des skateurs/artistes diffère cependant, Fred Gall faisant preuve d'une certaine franchise dans le montrage des roberts de sa muse qui n'est pas sans déplaire à notre rédaction.

Essai sur l'influence des glandes mammaires et du houblon à bas prix sur le skate East Coast par Frederick Hubert Gall

Quoiqu'il en soit, la session post-visionnage de nos chroniqueurs fut riche en émois. Empreints de l'ivresse artistique, ils skatèrent comme rarement ils l'avaient fait, agitant frénétiquement leurs bras comme seuls les skateurs, en amoureux des formes, savent le faire. Chaque replaque fut savourée et célébrée par une pose alambiquée. Certains fumaient en skatant, d'autres prenaient des photos argentiques pendant que d'autres encore peignaient de gros pénis parcourus de veines violacées. Le skate en tant que mouvement artistique prenait enfin tout son sens.

Nous conclurons sur le Dylan créateur. Car c'est avant tout pour mettre en valeur son pro-model que ce court métrage à vu le jour. Vivant au sein de l'épicentre de la mode, Dylan a convoqué plusieurs tendances pour élaborer son pro-model. La chaussure se nourrit d'influences de Karl Lagarfel, JP Gaultier, John Galliano. Aussi, c'est un coup dur pour le monde de la mode que de se rendre compte que la Dylan de HUF ressemble étrangement à un modèle de Creeks disponible à 29, 99 € chez Eram.



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