lundi 21 février 2011

Sur les sentiers de la maturité



Connaissez vous ce désarroi profond qui vous saisit lors d'une session au skatepark local, quand vos amis tardent à arriver et que vous êtes le seul individu de plus de 20 ans à pousser l'objet à roulettes? Une multitude de mioches se croisent en venant de toutes latitudes et longitudes; certains sont en trotinettes et d'autres possèdent un 3-6 flip un peu trop parfait pour leur âge. Vous vous mangez un kid à chaque essai et vous faites harrasser de questions aussi métaphysiques que "C'est quoi ta board?", "Tu sautes combien de marches?", mais pas un aura la délicate attention de venir vous voir en disant: "Eh tu vois, celle qui me surveille là, c'est ma soeur, tu veux son numéro ?"



Et bien, dans ces moments là, sachez qu'il est très dur de garder foi en le skateboard. Le doute vous submerge et vous vous demandez rapidement si il n'est pas temps de grandir, que peut-être après tout, le skateboard n'est rien d'autre qu'une trotinette sans guidon. Vous repensez à cette proposition de CDI que vous avez décliné pour skater les après-midi, à cette fille qui vous a largué parce que vous passiez plus de temps sur votre planche que sur elle. "Je pourrais déjà être marié et avoir des gosses si il faut..."

Et alors que vous vous voyez au plus bas, surgit un petit clip de John Rattray qui redore le blason du skateboard en 2 min chrono. John skate sans faire de chichis, sans prêter attention à aucune mode, et pour avoir croisé son chemin, il semble que son skate illustre parfaitement sa personnalité: sans artifice mais efficace. (Phrase prétentieuse à venir -->) Messieurs les skêtos, sachez que dès lors qu'une activité physique permet à quelqu'un de s'exprimer qualitativement et non quantitativement, de faire passer les subtilités de sa personnalité, et bien sachez que cette activité devient un art à part entière. Parfaitement. John skate comme un homme et permet à chaque homme de plus de 20 ans de montrer à ses amis non-skateurs que le skate, ce n'est pas ce qu'il voient à la TV, ni au skatepark local ; mais que c'est simplement ça, rouler sur une planche sur tous types de terrains et en faire ce que l'on en veut.

(oui le clip date, mais je suis retombé dessus, alors commencez pas)

3 commentaires:

  1. (j'avais déjà écrit un truc du même genre, mais j'ai du couillé, je sais pas où c'est parti...)

    on a tous été plus ou moins comme ça. c'est vrai que c'est dur au bout d'un moment, il vaut mieux prendre les jeunes par la mains. si il le découvre par lui même, ça mettra plus de temps.

    et si c'est de manière secondaire qu'il le découvre, du genre se cogner contre un autre, ou voir quelqu'un qui rage, soit il se fera mal, soit il prendra la dite personne pour un gros con!

    pour Rattray, en plus c'est pas les spots les plus faciles qu'il roule!

    RépondreSupprimer
  2. tiens j'ai envie d'aller en Ecosse ...
    pas trop pour le skate , mais les paysages ...

    RépondreSupprimer
  3. ce blunt pop out!

    et à propos du skate et de l'art,
    John Rattray en parle justement dans son itw pour epicly later'd où il compare l'art et le skate et s'essaie à la difficile tâche qui est de définir ce qu'est le skateboard.
    et comme je trouvais sa réflexion intéressante j'ai repris ses mots pour expliquer la singularité de la planche à roulette sur mon blog bouffeduskate.fr

    merci pour cet article, et bonne suite La Lodge!

    RépondreSupprimer

Le roll-on grind, symptôme d'une génération de feignasses

  Lylian Fev, roll-on fs crook  https://soloskatemag.com/lilian-fev-unique-relique-from-paris   Phénomène observable depuis maintenant plusi...