Discours sur la nature du skate britannique

Chez La Lodge, on affectionne particulièrement le skate britannique. Il ont beau être moches, maigrichons, mal habillés, il y a toujours une sorte de grâce qui émane des ces êtres palichons qui arpentent leurs rues rugueuses en quête d'un ledge qui ne glisse pas un poil. Une sorte de déchéance poussée jusqu'à son paroxysme pour finalement éclore et produire une chose totalement hors norme. Il n'y a qu'à voir la maigreur squelettique du sieur Jensen pour comprendre de quoi il s'agit. La glissade sur l'essieu avant en opposite est facile et cependant elle ne fait aucunement rappel aux nombreuses déclinaisons proposées par le OG sieur Sad dans la 411 best of 4(1997?) que bon nombre de nos collaborateurs ont épluché tout en s'enivrant d'hydroponique durant leur jeunesse. Jeunesse, quand tu nous tiens. Et cependant, bien que les 90s soient occultées, la grâce est là et le switch nosegrind se voit insufflé un second souffle et adapté à l'austérité de l'architecture britannique.

Une interprétation utopique? Certes non. Que notre lectorat se rassure, nous votons bien à droite et avons amplement conscience de la largeur du postérieur du Paul Shier, du style affreux de Mark Baines et de l'étrange ressemblance de Sylvain Tognelli avec Rodney Mullen (si si il est anglais maintenant) (source: Mr Pento). Alors quel est l'ingrédient magique qui fait que le skate britannique soit si attirant? Le réalisme, justement. De même que les plus grands pornographes vous diront de miser sur l'amateurisme de nos jours, le skate anglais est bien ancré dans son ère et nous rappelle quotidiennement, de par la laideur de ses protagonistes, que nous ne sommes pas des héros californiens au dos tatoué, et que jamais nous ne le seront. Une bonne leçon d'humilité pour chacun, en ces temps durs où le skate s'apparente plus à un concours canin qu'à ce qu'il n'est vraiment: une façon implicite et poétique de faire l'amour aux types d'architectures les plus hostiles.

ps: je suis ivre.


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