La très skate-friendly ville de Malmo a récemment accueilli une réplique du spot du Love Park, fruit d'un partenariat de longue haleine avec la ville de Philadelphie.
Ce projet est au carrefour de plusieurs mouvements actuels tels que l'inclusion des mobilités douces dans l'espace public et la célébration de l'apport de l'héritage de cultures alternatives comme le skateboard. Aussi, nous ne pouvons que saluer l'investissement de pionniers du skaturbanisme tels que Gustave Eden, porteur dévoué de ce projet.
Un bien beau projet où il fait bon de "run, skate, chil".
Ce récit pourrait s'arrêter ici et constituer un formidable exemple d'aménagement du territoire urbain, si ce n'est la découverte faite par notre rédaction après des mois d'enquête acharnée.
En effet, nos bedonnants journalistes sont finalement parvenus à mettre à jour la terrible machination mise en place par les skateurs de Philadelphie. Tout concorde à nous laisser penser que ce projet de Love Park suédois a été orchestré par la communauté skate de Philadelphie pour expatrier Mark Suciu et l'envoyer en Europe pour de bon.
Il n'aura pas échappé à nos lecteurs les plus avertis que Mark Suciu possède un diplôme universitaire de littérature et qu'il adore en parler extensivement dans ses interviews, quitte à rendre imbuvable l'écoute de ladite interview.
"Je vous ai parlé de Jean-Paul Sartre ? Alors lui, c'était un sacré bougre parce qu'il..."(citation tronquée par la rédaction) (Mark Suciu)
Mais ce qui relève d'un détail mondain pour nous, pauvres lecteurs, est en fait un véritable fléau pour la communauté skate de Philadelphie. Il se dit tout bas qu'il plombe l'ambiance des sessions à Muni et qu'il peut coincer un skateur dans un coin à tout moment pour lui parler du Nouveau Roman pendant 20 minutes, quand bien même le pauvre individu serait au beau milieu d'essayer un trick. Un fléau qui était en passe d'anéantir la communauté skate de Philly, mecque du skateboard au début des années 2000.
"Le mec ne voulait simplement jamais s'arrêter. Il nous soûlait avec Proust non-stop, même quand je le filmais, il continuait de me parler en milieu de line des post-structuralistes. Non, sérieux, ça devenait trop pour notre communauté." (Brian Panebianco, filmeur)
"Un jour de grosse motive, j'essayais switch front nose sur le rail de Muni et tous les gars étaient présents pour m'encourager. Mark a commencé à leur réciter de la poésie en alexandrins. Résultat, tout le monde s'est barré et j'avais plus la niaque pour me balargue." (Jahmir Brown, skateur pro)
La goutte qui fit déborder le vase pour les skateurs de Philadelphie fut la sortie de la part Verso de Mark. Mark est décrit par ses pairs comme étant en plein épisode maniaque à ce moment-là. Il dissèque la part et explique son génie en long et en large à qui veut l'entendre pendant des semaines, au point de créer un véritable climat anxiogène sur les spots. La sphère des Youtubeurs et podcasters n'est bien évidemment pas épargnée.
Verso, chef d’œuvre de Mark Suciu qui lui couta quelque points de santé mentale au passage.
C'est donc au travers d'un travail de lobbying poussif autour de leur héritage que les skateurs de Philadelphie sont arrivés à convaincre les autorités de Malmo de reproduire le spot favori de Mark Suciu, à savoir Love Park. Trop enthousiaste à l'idée de reskater ses ledges favoris, ce dernier a pris un billet sans retour pour Malmo, laissant enfin la communauté skate pensylvanienne en paix.
Certes, le problème n'a pas été résolu mais seulement déplacé. Mais toujours est-il que les sessions à Muni ont repris et les sourires sont revenus sur les visages des skateurs de la City of Brotherly Love.
Prions pour que la communauté sudédoise soit plus tolérante et fournisse un bon accueil à ce jeune diplômé de la Temple Univserity et SOTY à ses heures perdues. Amen.