mardi 6 octobre 2015

Ressortir avec son ex ou la mini-part de Danny Garcia


En cette matinée où il fait bon rien branler, la page Facebook de Sml. Wheels fait la promotion d'un full clip (selon leurs termes) de Danny Garcia, via un alléchant teaser de 15 secondes. Émulation en salle de réunion, chacun de nos journalistes se rue sur son ordinateur pour prendre connaissance du fameux full clip.

Deux mauvais présages dès l'ouverture de l'onglet, le-dit full clip ne dure que 59s et de surcroit, il est ostentatoirement intitulé "Leisure Wolrd". Et je ne sais pas vous, mais je dois vous avouer que cela faisait déjà quelques temps que l'on se doutait que ce bon vieux D-Gar était passé en mode loisir, du genre je sors la planche qu'après les longs repas de famille pour faire 2-3 pogos histoires d'épater les oncles.

Et c'est là que ça nous a frappé : regarder une part de D-Gar, c'est un peu comme ressortir avec son ex. Le genre d'ex qui nous a fait du mal mais qu'on a toujours des difficultés à repousser. En somme, D-Gar c'est un peu Dylan de Beverly Hills qui viendrait sonner à notre porte un vendredi soir de solitude.

Hey baby, wanna go for a ride ?
On sait que c'est mauvais pour nous, on est déjà retombé dans le panneau et ça n'a rien donné de bon. Donc sur ce coup-là, on le voit arriver à des kilomètres : "Non jeune homme, tu ne m'auras plus avec tes chemises ajustées et tes switch flips affutés. Désormais je suis fort et indépendant !"

Je suis fort et indépendant ... mais doux Jésus, quel leust !
Tentative de rébellion avortée pour nos reporters qui ne tardèrent pas à sortir de leur bureau le regard énamouré. Les lines de D-Gar, aussi simples et épurées soient-elles, sont venues à bout de la déontologie de nos journalistes. Le 3-6 flip est toujours d'une élégance insolente, le curb-game est toujours là et le cuissot est fuselé à souhait. Pour conclure, nous sortons de ce visionnage partagé entre l'extase d'un coït brutal et le sentiment éhonté d'avoir été utilisé pour un vulgaire quickie avec une homme que nous ne reverrons pas de sitôt que nous sortons de ce visionnage.

lundi 5 octobre 2015

Cours de skate à l'ENA ou la skate-culture bradée

L'ENA propose désormais des cours de skate facultatifs au programme depuis Septembre 2015.

La très prestigieuse École National de l'Administration (ENA), qui a vu passer dans ses halls de nombreuses figures politiques d'hier et d'aujourd'hui, a récemment fait le choix surprenant d'intégrer des cours de skateboard dans son programme.
Une décision qui peut prêter à sourire lorsqu'on connaît la nature parfois rétrograde des enseignements qui y sont dispensés : lettres classiques, arithmétique, apprentissage du morse, connaissance de l'environnement administratif français, maîtrise de l'assortiment bretelles/porte-chaussettes, pilotage de Citroën DS, etc.

Bernard Montiel, professeur de skate : "De nos jours, les aspirants politiques doivent être à même de maîtriser les codes de la société contemporaine : réseaux sociaux, culture du buzz et... skateboard."
Après avoir soutenu sa thèse sur le mouvement des skateurs décolorés en blond, Bernard Montiel est entré dans les rangs des enseignants de l'ENA où il forme désormais le futur de la nation.
En tant que professeur de skateboard, spécialité urbaine, il nous explique la raison de ce choix, dans un phrasé directement issu de la skate-culture : "De nos jours, le pouvoir passe par la maîtrise les codes sociétaux. Tweeter, Facebook, Instagram, si vous les maîtrisez, vous êtes là. Au même titre que les réseaux sociaux, le skate est l'un de ces codes. C'est une marque de coolitude. En tant que skateur, que vous soyez tech ou hesh, vous êtes en place. Oklm."

Mécanique bien huilée, la rhétorique de Bernard Montiel est implacable et montre bien les enjeux qu'un passe-temps aussi innocent que le skateboard peut en réalité soulever. C'est précisément ce côté "savamment calculé" que dénoncent certains critiques de skateboard. Ainsi, Yves Noël, journaliste de skate accuse : "Avec l'intrusion du politique dans le skateboard, c'est toute la skate-culture qui se retrouve bradée et souillée ! Il n'y a plus de place pour l'authenticité."

Invité de marque, Alex Olson même est venu enseigner l'art du skitching au jeunes énarques qui ont choisi l'option skate underground.

En effet, même les plus irréductibles milieux du skate ont été infiltrés dans le but de percer et d'étudier leurs us et coutumes. Bernard Montiel s'explique : "Pour préparer mes cours, je me suis immergé dans la skate-culture. J'ai chillé avec le crew underground Magenta, j'ai sauté des palissades de maison avec les Backyard Bandits pour skater des pools, j'ai ruiné ma garde-robe à la javel avec le team Welcome, etc. Grâce à ces connexions, j'ai pu faire appel à des invités de marque pour venir dispenser leur savoir à mes étudiants, comme Alex Olson par exemple".

A la fin de leur curriculum, les énarques se voient remettre un diplôme à part pour le skate. Gage de leur maîtrise des codes skateboardistiques, ce diplôme est avant tout un passeport pour pouvoir intégrer n'importe quel groupe de skateurs et jouir de leur street-cred (crédibilité issue de la fréquentation de la rue), formidable outil de communication en politique.

Deux jeunes énarques, qui ont un peu trop pris leurs cours au sérieux, se font remettre leur diplôme par Marc Haziza en personne.
Un bémol à cet engouement pour le skate à l'ENA cependant :déjà depuis Septembre, certaines dérives liées au skate on été relevées. Plusieurs élèves ont été exclus pour usage de stupéfiants, refus de l'autorité et manquements aux règles d'hygiène élémentaires. Affaire à suivre, donc...

dimanche 4 octobre 2015

Le poids des burgers ou réflexion sur la relation exponentielle entre le style et la masse pondérale


Après plusieurs années d’absence du skate-game, hormis quelques furtives apparitions tournoyant la planche à 360° tout en la faisant vriller, le tout en roulant dans le mauvais sens, Johnny Layton a choisi le puissant média qu'est le Berrics pour nous faire parvenir sa nouvelle production.



Cette part présente de nombreux atouts, notamment dans le recours aux figures basiques effectuées sur des terrains périlleux au péril de son bien-être. Mais surtout, elle nous donne l'occasion de réfléchir sur la relation exponentielle entre le style et la masse pondérale. Remarquez comme le léger embonpoint de notre protagoniste accentue son style et donne plus de poids à ses replaques. A chaque trick replaqué, c'est un boom! qui retentit dans notre cage thoracique, sorte de mini-orgasme qui puise ses ressources dans notre appréhension et nos nerfs :  Mais la board, elle va exploser là ?! Non, mais il va s'écraser comme un vieux burrito ?! Mais ses genoux vont voler en miettes, là ?!

En effet, il semble que la surcharge pondérale de J-Lay lui donne une sorte d'inertie, accentuant ainsi l'impact de ses replaques et dramatisant chaque trick. En sorte, elle lui donne plus de poids, littéralement et figurativement. En y repensant, avez-vous déjà ressenti le même émoi à regarder une crevette comme Brian Peacock se balarguer, aussi douée soit-elle ? L'agilité certaine et la dextérité de ces skateurs minces nous confortent dans la certitude qu'ils arriveront à retomber sur leur planche avec la souplesse d'un chat. Pas d'appréhension particulière à chaque trick comme lorsqu'il s'agit d'un lourdau dépassant le quintal, donc pas d'effet de surprise. Les figures restent incroyables, mais envisageables compte tenu de la maîtrise et corpulence du skateur.

J-Lay, nouvelle égérie de la campagne Let's Move !

Même Michelle Obama s'est emparée de ce raisonnement pour sa campagne nationale Let's Move ! contre l'obésité qui fait toujours des ravages aux Etats-Unis. D'abord dénoncée par l'opinion publique parce que trop paternaliste et trop stricte, Michelle Obama a rapidement vu en J-Lay un moyen de rendre l'exercice physique attirant pour les plus enrobés.

Discours d'intronisation de L-Lay en tant que partenaire de Let's Move!
Nous conclurons cet article par l'ambassadeur du mouvement du heavy-weight-skating, Matt Schlagger, qui illustre avec panache la notion de dramatisation de la replaque.

vendredi 2 octobre 2015

Apolo-Gee ou étude de la Sabotage 4

Malgré le système de notation savamment détaillé des juges de la Street League, il semblerait que le skateboard de rue ne soit pas une science exacte. Alors que le Parc Audiovisuel du skate est quasiment entièrement mobilisé par des vidéos où nous est donnée la sensation que le fun peut faire irruption dans nos vies à chaque coin de rue : un trottoir à slappy, une poubelle posée après un bateau de trottoir, un poteau inclinée, etc., c'est bien une part dans la plus pure tradition du skate de plazza qui aura affolé le skato-applaudimètre de notre rédaction.

  

Dylan Sourbeer. Déjà, rien qu'au nom (sour beer = bière amère, sombres ignares), on aurait dû se douter qu'il se passait quelque chose. D'entrée, l'intro, hommage non dissimulé à Josh Kalis, a plongé notre envoyé spécial à Philadelphie dans des abysses de nostalgie. Mais il y a un twist, alors que Josh Kalis poussait une poussette avec sa fille, Dylan Sourbeer pousse une poussette avec 2 chiards dedans ! Que de pistes d'interprétation pour nos journalistes ! Avons-nous affaire à un homme 2 fois plus fort que Kalis ? Ou a un Kalis 2.0, qui aurait ingéré et digéré le skate early-2000 de Philadelphie pour en proposer une variante actuelle, plus au fait des tendances contemporaines? Que nenni, c'est bien une gangsta-part des familles que nous livre Mr. Bière-Frelatée. Usage de chaussures cupsoles, chansons aux paroles vindicatives clamées par des afro-américains des classes populaires, un choix de tricks et de spots qui sont d'évidents clins d’œil à Brian Wenning , Pappalardo, des replaques dignes d'un homme sûr de sa sexualité; chacune de ces composantes montre bien le laborieux travail d'étude qu'a mené Dylan Sourbeer pour produire une part aussi référencée. 

Dylan, kickin' it with the homies à Love-P.

Dans un clip qui nous aura interpellé, Dylan Sourbeer, assis sur son trône, nous livre son message : tel Notorious B.I.G, il est le nouveau king de la côte est-américaine, et celui qui cherchera à se frotter à lui fera l'objet de sévère représailles et se verra condamné à renter chez lui en tic-tac.

  

La vidéo Sabotage 4 est également remarquable de part la présence d'une full part de Josh Kalis. La rédaction aimerait saluer cet effort et souligner que Kalis reste, malgré les années, un putain-de-G qui nique le bénéf' et fout tout le monde à l'amende. 

"Je suis tellement G que je peux voler  le sac à dos de n'importe qui sur le spot."

Alors que nombre de mecs de son âge ne se sortent même pas les doigts pour une part pour des super-productions de merde type Pretty Sweet et autres daubes, bien qu'ils ont 8 ans pour filmer, le mec sort une full-putain-de-part dans une vidéo indépendante. Boum chakala-kalak. Contrairement à d'autres, il a fallu autre chose que le glamour et les paillettes de Supreme pour le pousser à filmer des tricks ailleurs que dans un park privé installé dans une boîte de conserve géante (i.e. la vidéo Cherry qui a poussé nombre de mecs du Girl camp a sortir skater dans la rue le temps d'un après-midi, pour montrer qu'eux aussi, parfois, ils pouvaient être street, après être passés au Starbucks local se prendre un Frappuccino-Mocchaccino, bouché tous les cracks au bondo, tweeté leur géolocalisation, instagrammé tous leurs essais, et poké leurs connards de 300.000 amis Facebook, bien entendu). 

Même en session, Mike Carroll n'oublie pas de promouvoir ses hauts-parleurs Beats X Pretty Sweet. 
Pas très G.

Le roll-on grind, symptôme d'une génération de feignasses

  Lylian Fev, roll-on fs crook  https://soloskatemag.com/lilian-fev-unique-relique-from-paris   Phénomène observable depuis maintenant plusi...